Melenchon: toujours plus!

C’est Marine Le Pen qui ironisait il y a quelques jours sur le fait qu’elle pourrait nommer Mélenchon responsable de la communication du Front National… Il est vrai que celui-ci n’avait ces derniers jours que son parti à la bouche. Le Front National dont Hollande serait le principal “pourvoyeur”, le Front National encore qui aurait “contaminé” Manuel Valls. Quand Mélenchon veut blesser ses “partenaires” de gauche, il les accuse d’être d’extrême droite. Ou les traite de criminels, les accusant par avance de se préparer à perpétrer un “crime”, contre le peuple de France, en remettant en question les avantages acquis sur les retraites sous le prétexte de redresser les finances publiques du pays. On dit que l’excès nuit en tout. Si c’est le cas, le parcours politique de Mélenchon devrait se compliquer. Car il s’obstine. S’enferre dans un discours toujours plus populiste, caricatural, toujours plus méprisant à l’égard de ses anciens amis du parti socialiste qu’il a quitté il y a cinq ans. Pire encore, lorsque son allié du jour le secrétaire national du Parti Communiste, Pierre Laurent, lui reproche par presse interposée d’en faire un peu trop dans “la provocation et l’invective”, celui-ci a droit comme les autres au mépris mélanchonesque: “ j’ai si mal vécu que Pierre Laurent réponde de manière quasi instantanée, dans un garde-à-vous si impeccable, aux injonctions d’Harlem Désir…” L’intéressé était déjà un peu irrité par son bouillant associé, on peut imaginer que la répartie ne l’aura pas rasséréné. Evidemment, le contexte politique n’est pas favorable au leader du Front de Gauche, et participe sans doute de son énervement. Les municipales approchent et les communistes qui administrent de nombreuses communes ne sont pas prêts à une rupture avec les socialistes. Ils ont besoin d’eux pour conserver leurs mandats, et ne suivront donc pas Mélenchon dans son jusqu’au-boutisme anti-socialiste. C’est pour celà que Mélenchon se tourne vers les écologistes pour tenter de faire liste commune avec eux au premier tour des municipales. On devine une stratégie qui consisterait à profiter des états d’âme écologistes, meurtris pas le peu d’enthousiasme écolo du président, pour les attirer sur des positions plus radicales et les éloigner des socialistes. Mais pour l’instant les écologistes sont au gouvernement et savent eux-aussi ce que leur coûterait une rupture avec leurs alliés. Alors Mélenchon isolé? Voué à la marginalisation, comme l’espèrent les socialistes? Pas si sûr! En tout cas pas encore. D’abord il a un indéniable talent politique. Ensuite, les communistes lui doivent beaucoup puisqu’il les a tirés de la ringardise. Enfin son populisme est en soi une assurance contre l’oubli. A force de parler “dur et cru”, comme il dit, parce ce que c’est un langage que tout le monde “comprend tout de suite”, on finit toujours par rassembler du monde autour de soi. On s’expose aussi à se voir opposer les convergences avec l’autre populisme, celui d’extrême droite, même si l’amalgame est tout aussi excessif que ses propres propos. Mais surtout, à trop dire que le discours politique doit être caricatural et outrancier pour être compris par l’électeur, celui-ci, qui est peut-être plus subtil que ne le pense Jean-Luc Mélenchon, finira peut-être par se lasser d’être pris pour un imbécile.

 

1 réflexion sur « Melenchon: toujours plus! »

  1. Quand la com pol tue ? Mélenchon se cherche effectivement un espace électoral. Ce sera intéressant de l’entendre sur la sécurité… Mais comme vous le dites, les gens ne sot pas des imbéciles !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *