Mais qui arrêtera Boko Haram ?

Mais n’y aura-t-il personne pour arrêter Boko Haram? Personne pour faire taire l’individu qui proclame devant l’humanité son acte de foi en la barbarie? Qui promet en toute impunité de réduire en esclavage et de marier de force des dizaines de fillettes enlevées dans un lycée? Dans quel monde vivons nous qui tolère de tels faits en s’indignant à peine? Quelle est cette civilisation dont nous nous réclamons qui répond à cette barbarie par un simple aveu d’impuissance? Qu’avons nous de plus urgent à faire que de faire cesser coûte que coûte ce déni d’humanité? Mais à quoi servent nos organisations internationales, nos effectifs militaires pléthoriques et surarmés, nos droits de l’homme dont nous savons si bien rappeler le caractère universel dans nos salons, notre intransigeance dans la défense des minorités partout et en tout temps, notre promptitude à dénoncer le voile dont certains veulent cacher les femmes… si nous ne sommes pas capables d’agir pour empêcher qu’une bande d’abrutis transforme en esclaves des enfants de douze ans, et détruise par le feu et les armes des villages entiers? Quand le Mali était menacé par les islamistes d’Aqmi on a envoyé nos soldats, sans se demander vraiment quand et comment on pourrait les ramener à la maison. Juste parce qu’un pays ami était menacé par des fous qui prétendaient le plonger dans les ténèbres. Et on a eu raison! C’est notre fierté d’y être allés. Aujourd’hui le président Nigérian Goodluck Jonathan appelle au secours. Incapable de venir à bout du mouvement terroriste islamiste, il réclame l’aide des Etats-Unis de la France, voire de la Chine. Bien sûr Goodluck Jonathan n’est pas lui-même un parangon de vertu humaniste. Il vient de valider une loi interdisant l’homosexualité dans son pays. Mais ce n’est pas une raison valable pour lui refuser l’aide qu’il réclame. C’est aujourd’hui un devoir pour tout pays qui en a les moyens de tenter de faire cesser les agissements de Boko Haram. Même si c’est compliqué et difficile. Même si l’on craint déjà l’enlisement en Centrafrique ou au Mali. Même si les quelque 200 fillettes qui ont été enlevés ne sont que nigérianes!

2 réflexions sur « Mais qui arrêtera Boko Haram ? »

  1. çà ferait, malheureusement, beaucoup, beaucoup de pays où il faudrait intervenir ! (= une partie notable de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique du Sud, liste non exhaustive). L’esclavage, le travail et la prostitution des enfants ou l’enrôlement des jeunes garçons dans des milices sévissent dans notre monde. Et si l’on rajoute les cas où existe une pauvreté extrême, l’ensemble concerné est encore plus vaste. On ne peut rester certes les bras croisés, mais les interventions étatiques n’ont pas prouvé, il me semble, leur efficacité en ce domaine. Les ONG, la prise de parole publique de personnalités respectées mondialement – il y en a : des prix nobel de la paix, des artistes, des hommes politiques qui ne sont plus aux affaires mais ont rayonné dans leur temps, des responsables religieux, des intellectuels, etc – ont une action sur le plus long terme, plus en douceur mais peut-être, à mon avis, plus efficace. Il paraît qu’au Nigéria les responsables religieux dans l’ensemble se taisent, même s’ils n’approuvent pas ces rapts de jeunes filles : pourquoi ? Leur parole aurait sur place probablement plus d’impact que l’éventuelle présence de militaires français ou européens.

  2. On ne peut que souhaiter que vous ayez raison. Mais je ne suis pas sûr que les messages humanistes des uns et des autres, évidemment souhaitables, suffisent dans ce cas. D’accord pour l’action à long terme, mais je ne crois pas que les nigérians qui se trouvent dans les régions sous la coupe de Boko Haram puissent attendre encore bien longtemps. Il ne faut pas non plus mettre dans l’équivalence toutes les situations de déni des droits humains. Il y a là une urgence, un appel au secours d’un pays victime de la barbarie, comme c’était le cas il y a quelques mois au Mali. Je ne crois pas que les pays occidentaux se grandiront en proposant en réponse… une action de sensibilisation sur le long terme.

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