Tchétchénie: on laisse faire?

Bon d’accord, on est à cinq jours du deuxième tour de la présidentielle en France, et Marine Le Pen est aux portes du palais. Les Américains sont le nez dans le guidon, occupés à tenter d’empêcher leur président de nuire plus. Les Anglais sont en plein Brexit, et découvrent qu’ils ont fait une belle connerie… Mais tout de même, il devrait y avoir quelqu’un pour pousser un coup de gueule! Pour hurler qu’on ne peut pas laisser le président tchétchène, protégé de Poutine, “éliminer tous les homosexuels de son pays avant la fin du mois”. Car évidemment Poutine, qui vient de le confirmer dans ses fonctions, en attendant la prochaine élection, soutient le tyran Kadyrov.

Les accusations de Alan Duncan, député britannique, et ministre des Affaires étrangères et du Commonwealth, qui affirme que le régime Tchétchène multiplie mises en détentions, tortures, et éliminations des homosexuels, sont pourtant confirmées par plusieurs témoignages de victimes. Selon le député britannique, c’est un véritable plan d’élimination “préventive”, avant le début du ramadan, soit le 26 mai prochain qui est en train de se mettre en œuvre.

Et le cynisme révoltant du démenti opposé par le porte-parole de Kadyrov, expliquant qu’il est “impossible que des homosexuels aient été torturés, puisqu’il n’y a aucun homosexuel en Tchétchénie…”, sonne plutôt comme une confirmation.

Alors on fait quoi? Amnesty international a lancé une pétition. Le secrétaire d’Etat Américain, s’est dit préoccupé et a réclamé une enquête sur ces accusations, le gouvernement français a fait de même, ainsi que Benoit Hamon pendant sa campagne, et Emmanuel Macron qui a demandé une intervention de l’Europe. Et de fait le Conseil de l’Europe a appelé la semaine dernière Poutine à faire cesser ces exactions.

En réponse… le président russe a fait arrêter les militant gays qui protestaient dans les rues de Moscou.

Une fois de plus l’incapacité des pays occidentaux à se faire entendre de Poutine est patente. Comme en Ukraine, comme en Syrie! Pour l’heure, le patron du Kremlin a la main, et n’écoute personne, que son intérêt. Face à une Amérique dont le nouveau président a plutôt envie de regarder ailleurs, l’Europe va devoir d’urgence se réveiller. Et se faire entendre vigoureusement, pour essayer d’éviter que la loi du plus tyrannique ne devienne définitivement la règle sous toutes les latitudes. Et que revienne, ici ou là, dans l’indifférence générale, le temps des abominations.

 

 

 

 

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