“Moi-Président”… disait-il, les élus pris la main dans le pot de confiture devaient être inéligibles à vie. Lui président, on voit réapparaître les un après les autres les spécialistes du mélange des genres. Parce que la loi promise, et adoptée, a finalement été vidée d’une partie de son contenu. Parce que les électeurs sont prompts à absoudre dans les urnes les péchés de leurs élus… Parce que ceux qui se font attraper arrivent aisément à se convaincre et, plus grave, à convaincre leurs entourages, que leurs turpitudes ne sont que peccadilles au regard de leur immense dévouement au service de la Nation. Les faits sont là: c’est le grand retour des revenants. Gaston Flosse multi-délinquant, condamné pour corruption et détournement de fonds publics, est à nouveau à la tête de la Nouvelle Calédonie, et vient de présenter son plan de relance économique du territoire! Condamné lui-aussi, pour avoir mis des agents municipaux à son service privé, et poursuivi actuellement pour blanchiment de fraude fiscale et détournement de fonds publics, Patrick Balkany vient d’être réélu maire de Levallois-Perret. Là encore les électeurs ont fait fi des poursuites judiciaires, mais aussi de ses résultats de gestion, puisque Levallois bat tous les records d’endettement. Faut-il encore parler de Jean-Noël Guerini, qui nage dans le pot de confiture depuis des années, que le parti socialiste s’était enfin décidé à exclure -si l’on a bien compris, surtout parce qu’il avait soutenu indirectement le camp adverse- et qui a lui-même claqué la porte de son parti. Mais qu’attendent donc les élus socialistes du conseil général des Bouches du Rhône pour le mettre en minorité et le contraindre à renoncer à son mandat? Dernier revenant en date, Pierre Bédier qui reprend la présidence de conseil général des Yvelines au nom de l’UMP après avoir été condamné, en première instance et en appel, pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux. Et pour ne pas être en reste, le parti socialiste nous annonce déjà à sa tête Jean-Christophe Cambadélis, condamné en 2006 pour recel d’abus de confiance, pour des emplois fictifs dont il avait bénéficié aux frais de la MNEF, mutuelle nationale des étudiants de France, alors qu’il était en même temps député…
Et si lui-président disait stop? Parce qu’il avait promis d’y mettre fin. Parce qu’il a effectivement compris le message des électeurs.Même si dans le cas de tel ou tel le jugement de cour a paru sévère voire injuste. Même si celui-ci s’est bien amendé, ou celui-là a remboursé ce qu’il devait… Juste pour le principe! Parce qu’il sait que le populisme se nourrit du sentiment d’impunité des élus. Que chaque “affaire” est un ruisseau qui vient grossir le fleuve du vote Front National…
Inéligibilité à vie de tout élu condamné pour corruption ou trafic d’influence! C’était une belle promesse de changement!