Alors qu’est-ce qu’ils attendent? Combien de temps encore va-t-on laisser penser que la solution à la crise grecque est une question financière et technique? Que l’affaire doit se régler entre FMI, BCE, Commission européenne, et gouvernement grec? Que le devenir de la zone euro dépend de l’âge de départ à la retraite de tel ou tel fonctionnaire grec? Avec pour arbitre les marchés financiers. Tout le monde devrait avoir compris que le gouvernement de Tsipras ne capitulera pas, et ne mettra pas en œuvre une politique diamétralement opposée au programme qui l’a fait élire. La stratégie du “nœud coulant”, consistant à resserrer progressivement l’étranglement financier du trublion pour le faire céder n’a pas marché. La menace de l’apocalypse en Grèce n’a pas non plus servi d’exemple et dissuadé les espagnols de voter pour ceux qui réclament la fin de l’austérité!
Maintenant il serait temps qu’on fasse de la politique, non? La question la vraie, est bel et bien politique: quelle est la volonté des européens, et d’abord de la France et de l’Allemagne, de sauver le processus européen? Les grecs ont prouvé, d’une part qu’ils avaient des nerfs, d’autre part qu’ils tenaient à l’Europe, et, selon l’avis même des fonctionnaires européens, ont déjà donné une partie des gages de rigueur économique et financière qu’exigeaient leurs créanciers. La balle est dans le camp des dirigeants politiques, et donc d’Angela Merkel et François Hollande. Lundi soir ils s’étaient donnés rendez-vous à Berlin, avec Mario Draghi, le président de la BCE et Christine Lagarde pour le FMI. On attendait enfin une accélération décisive du processus… On parlait d’une offre commune ultime faite à la Grèce… La réunion a débouché sur la promesse de travailler avec “encore plus d’intensité”, dans le cadre actuel des négociations entre créanciers et gouvernement grec…
Pourtant il y a le feu! Le défaut de paiement est imminent. Et chaque jour qui passe accroit le sentiment que l’Europe est incapable de régler ses problèmes. Au point de se faire rappeler au sens des responsabilités par Washington. Au lieu de laisser la parole à Moscovici, au nom de la Commission, qui explique toujours et encore “qu’il y a des progrès mais que du chemin reste à faire…”, Hollande et Merkel seraient mieux inspirés d’assumer leurs responsabilités. De s’asseoir autour d’une table avec Tsipras, et d’imposer une issue à la crise qui montre enfin à tous que l’Europe a une colonne vertébrale, un destin, une ambition, mais aussi une discipline… Bref, qu’elle n’est pas un vaisseau fantôme à la dérive sur l’océan des marchés financiers.
Vous oubliez de dire que les médias et pseudo experts ont commenté les négociations entre la Grèce et la triade UE,FMI,BCE sans même connaître les propositions faites par les contreparties. Votre commentaire est à ce titre comme tous ceux que j’ai lus : il est une prise de position politique, voire idéologique réduite à un pour/contre sans fondement.