Allez, chiche, un rayon d’espoir dans le paysage! Alors que tout le monde s’attendait à ce que les Nobel choisissent pour leur prix de la paix, Angela Merkel, louable d’avoir donné un peu d’espoir aux migrants qui fuient la Syrie ou l’Irak, quelques mois après avoir elle-même désespéré les grecs en leur refusant une chance de redresser leur pays… les suédois ont choisi, à la surprise générale, de rappeler au souvenir de chacun la situation tunisienne. Et l’enjeu considérable que représente pour le monde musulman, et la planète en général, la poursuite du processus démocratique dans ce pays. Seul antidote connu à la barbarie de Daesch.
Il faut dire que les Nobel n’en sont pas à leur premier coup tordu. On se souvient encore du prix Nobel de Henri Kissinger et Le Duc Tho récompensant le fait qu’après avoir envoyé leurs concitoyens au massacre pendant des années, ils avaient fini par se résoudre à enterrer la hache de guerre, le premier pour éviter une défaite inévitable, le second parce qu’il sa savait gagnant. Seul le vainqueur avait alors refusé le prix. Plus récemment, Barack Obama, en revanche l’a accepté lorsque les Nobel l’ont distingué en raison de son œuvre pacificatrice future, par anticipation, en 2009. Depuis, le président américain a laissé chacun sur sa faim, de renoncement à agir sur le conflit israélo-palestinien, en exacerbation du conflit ukrainien… incapable jusqu’ici de fermer la prison indigne de Guantanamo, d’empêcher le massacre du peuple syrien, avant d’établir le record du nombre d’éliminations extra-judiciaires de personnes plus ou moins suspectes de terrorisme, et liquidées par des drones sans autre forme de procès dans les montagnes pakistanaises ou au Yémen.
Donc ce coup-ci, on ne peut dire que: chapeau les Nobel! Et espérer que cela rappelle aux dirigeants occidentaux qu’ils ne sont pas quitte vis à vis des Tunisiens. La toute jeune démocratie tunisienne est en danger, elle a besoin d’aide. Parce que les terroristes islamistes tentent de l’asphyxier. Elle est au centre de leur collimateur, car ils savent qu’un succès démocratique laïque dans un pays musulman, pourrait ruiner leur business de la mort. Ils ont besoin d’un échec des Tunisiens, comme nous avons besoin de leur succès. Alors qu’attendent les pays occidentaux pour aider massivement la Tunisie? Pour éviter qu’elle succombe à la menace terroriste et à la crise économique et donc sociale qui en résulte. Il faut aider les Tunisiens, d’urgence. Si c’est le message que fait passer la décision des Nobel, et s’il est entendu de tous, alors les Suédois auront largement justifié l’existence de leur prix.