Le grand jour de Mélenchon…

A 24 heures de sa grande manifestation contre le “coup d’Etat social du gouvernement”, (comprendre: le choix du gouvernement de mettre en œuvre les mesures qui figuraient au programme du candidat Macron), Jean-Luc Mélenchon a toutes les raisons de jubiler.

Primo, pour sa deuxième journée d’action, la CGT et le parti communiste n’ont pas fait le plein. Cela lui permet d’espérer que SA manifestation, prévue samedi, fasse mieux. Pour apparaître comme le principal opposant aux ordonnances sur la réforme du code du travail, il a besoin que sa mobilisation ne soit pas ridicule. Après la journée d’hier, la barre n’est pas placée trop haut.

Deuxio, à son corps défendant, Florian Philippot vient de lui apporter un sérieux coup de pouce. En rompant avec Marine Le Pen, il entérine l’affaiblissement profond et sans doute durable du Front National, et crédibilise d’autant l’ambition de Mélenchon de se poser en unique opposant d’Emmanuel Macron. A cet égard, la rapidité de réaction du leader de la France Insoumise, appelant, sitôt connue la nouvelle, le électeurs du Front National qui sont “fâchés, mais pas fachos” à le rejoindre, parle d’elle-même. La conjonction de planètes n’a sans doute pas été aussi favorable pour le leader “insoumis” depuis le premier tour de la présidentielle, où il avait réussi à engranger les voix, en se positionnant faussement en père-tranquille du changement. Une illusion qu’il avait levée lui-même dès le soir de premier tour en éructant sa frustration. Et qu’il a méthodiquement torpillée depuis en multipliant les déclarations agressives à propos de la totalité de ses rivaux, parti communiste compris. Au point que, selon les sondages, une large majorité de Français, le voit effectivement comme principal opposant à Macron, mais le juge dans le même temps incapable de gouverner.

Reste donc pour lui à résoudre une équation qui ressemble à la quadrature du cercle: comment arriver à attirer le maximum d’électeurs sensibles à son radical-populisme, y compris en provenance du FN, tout en démontrant qu’au delà de son statut d’opposant-matamore, il peut incarner une alternative de gouvernement crédible? Quel que soit le niveau de mobilisation  qu’il obtient de “la rue”, il faudra un peu plus pour convaincre “le Peuple”, dont il se prétend le porte-parole.

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