Déni de jugement

Il était presque touchant Stanislas Guerini, délégué général de la République en Marche, dans sa défense de Jérôme Peyrat, l’un des candidats aux législatives investi par son parti: «C’est un honnête homme, je ne crois pas qu’il soit capable de violences sur les femmes… Il se soumettra au jugement des électeurs.» Le problème Monsieur Guerini, c’est que l’honnête homme en question a déjà été condamné par la justice pour violences conjugales. Certes, il a expliqué au procès qu’elle l’avait vraiment cherché, qu’elle avait jeté ses lunettes par la fenêtre de la voiture; certes les juges ne l’ont condamné qu’à une amende avec sursis; certes elle a aussi été condamnée pour avoir harcelé son ex-compagnon; certes ce n’était que… une grosse gifle (qui a quand même justifié 14 jours d’ITT)… Mais une violence conjugale est une violence conjugale! Et un jugement, un jugement! La question n’est pas de savoir si “l’honnête homme” est capable ou pas de violences sur les femmes. Il est tout simplement coupable de ce délit. Et n’aurait donc jamais dû être investi par le parti politique d’un président de la République qui a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une “grande cause” nationale.

Comment continuer à s’indigner des comportements quasi-sectaires de la France Insoumise qui considère qu’une procédure disciplinaire interne est plus pertinente qu’une plainte en justice s’agissant de violences sexuelles perpétrées par l’un de ses candidats, et qui tente de dissimuler les faits derrière une supposée “campagne raciste d’extrême-droite”, et se permettre dans le même temps d’en appeler au «jugement des électeurs» concernant des faits déjà jugés et condamnés par la justice? Non Monsieur Guerini, ce ne sont pas les électeurs qui jugent de la culpabilité des justiciables, fussent-ils députés. Le suffrage universel ne vaut aucune absolution! En revanche, le responsable d’un parti de gouvernement qui prétend nier un jugement de justice au prétexte que le justiciable, en son âme et conscience, lui parait «un honnête homme», ne mérite pas d’exercer les responsabilités qui lui ont été confiées.

PS: Finalement, Stanislas Guerini et Jérôme Peyrat se sont mis d’accord pour que celui-ci retire sa candidature. Le responsable de LaRem a précisé: «Je ne remets en aucun cas en cause une décision de justice qui mène un travail indépendant. Pour ne laisser aucune place à l’ambiguïté sur nos engagements, j’ai échangé avec Jérôme Peyrat ce jour et nous avons convenu ensemble qu’il retire sa candidature».

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